• Un immense merci à l'équipe du forum Sims Artist qui a choisi mon blog pour être histoire du mois en juin 2013. Je suis super heureuse! Merci à vous!

     

    Histoire du mois sur Sims Artist


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  • Johanne passa plusieurs jours dans une totale euphorie. Elle, qui était encore peu de temps auparavant orpheline, avait comme par miracle retrouvé ses véritables père et mère et même un frère. Pourtant, Jean-Loup avait rejoint son poste à l’université sur Sobolev avant même le sauvetage de sa fille. Sa position était trop importante pour risquer d’attirer l’attention des services secrets de l’Union. Mais le savoir à portée de communication cryptée la remplissait de bonheur.

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       L’amour qu’elle partageait avec Donatien était si passionné et si tendre qu’elle avait l’impression de vivre un rêve. Elle repoussait loin de son esprit toutes les pensées qui lui rappelaient qu’ils étaient en sursis. Mais trois jours plus tard, le Dragon avait retrouvé sa cache sur Aïrys. Arkab leur avait fourni de nouvelles identités pour le cas où des sbires de l’Union les retrouveraient. Dès leur retour de la planète grise, les deux filles s’étaient de nouveau transformées physiquement. Johanne avait complètement décoloré ses cheveux et Syndël arborait une coupe garçonne.

      Don, Camille et Wendy laissèrent la place aux commandants Sham, Arkab et à Altaïr. Ils reprirent leurs rôles d’organisateurs et de meneurs au sein de la révolution, laissant Johanne et Syndël s’attaquer à la mission qui leur avait été assignée. Dans ses mémoires, le Dragon regorgeait de données inexplorées. La mère de Donatien, Wendy et le couple Kharizmi avaient collecté chacun de leur côté toutes les informations qu’ils avaient pu dénicher sur la flotte de Majan Valinë. Jamais Hassan et Loumé n’avaient pu échapper à la surveillance de l’Union pour participer au tri de cette mine de renseignement. La disparition de Moïra Genery, puis celle de Wendy avait plongé dans l’oubli le Dragon et ce qu’il renfermait.

      La première banque de données, renfermait un trésor : le plan architectural complet du palais de Majan Valinë, occupé désormais par les dirigeants de l’UI. Sham et Arkab n’étaient pas très loin et revinrent récupérer le précieux document. Mais Les jeunes femmes comprirent vite qu’elles ne pouvaient étudier en détail tous les textes contenus dans les mémoires.

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      La mécanique de travail se régla rapidement. Syndël faisait un premier tri. Johanne étudiait attentivement ce qui avait paru à son amie être directement en relation avec le souverain explorateur. Elles passèrent quatre mois standards à la recherche de cette flotte mythique, de plus en plus frénétiques au fur et à mesure que les pièces de ce gigantesque puzzle s’assemblaient. Elles n’avaient plus aucun doute. Le journal de bord du Dragon de feu lui-même donnait la liste détaillée de tous les vaisseaux de la flotte qui avait disparu aux confins de la galaxie. Si elle était retrouvée, sans doute pourrait-elle permettre à la révolution de lutter à armes égales contre l’Union Interstellaire. Parfois, les deux jeunes femmes s’interrogeaient. Serait-il vraiment possible d’instaurer un système pacifique et égalitaire sur toutes les planètes ? La mission leur semblait difficile, mais elles voulaient y croire.

    - Syndël ! Regarde ça !

      La jeune femme leva les yeux de son écran d’un air interrogatif.

    - Que se passe-t-il, Jo ?

    - Viens voir ! C’est… extraordinaire !

      Syndël se pencha pour voir par dessus l’épaule de son amie.

    - De quoi s’agit-il donc ? Je ne parviens pas à lire…

    - Ce sont les documents qu’on a retrouvés avec Hassan sur Yperis… Si j’utilise ce code que maman avait découvert juste avant de disparaître…

      Syndël approcha un fauteuil pour s’installer confortablement en face de l’écran. Elle prit son temps pour déchiffrer ce qu’elle voyait.

    - Comprends-tu la même chose que moi ? s’enquit Johanne, toute excitée.

    - On dirait… C’est le compte-rendu d’une mission ! Les dates correspondent, non ?

    - Oui ! Mais continue !

      Syndël écarquilla les yeux.

    - Je crois que je rêve… La flotte… Elle serait… L’ancienne Terre ! Valinë aurait retrouvé l’ancienne Terre ! Mais… C’est une catastrophe !

    -  Non ! Continue de lire ! On a trouvé ! Syndël !

    - Bon sang, non, ce n’est pas possible. Cette distance, c’est absurde… Tu te rends compte…

    - Dragon ! interrogea Johanne. Tu peux réellement atteindre une telle vitesse ?

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     - J’ai été conçu pour ça à la base. Mais je ne peux l’atteindre qu’à l’intérieur d’un milieu confiné spécifique ! rétorqua la voix métallique du vaisseau.

    - Un train d’ondes de type HI2156T ? demanda doucement Syndël qui lisait sur l’écran.

    - Ou de type HI2156U aussi. »

    Johanne exulta.

    « Fabuleux ! »

      Syndël poussa un soupir en s’étirant.

    - Pas trop tôt ! Mine de rien, je n’en pouvais plus de tous ces comptes-rendus commerciaux et militaires ! »

      Johanne restait les yeux rivés sur l’écran, lisant et relisant les informations détaillées.

    - Et la base de départ de ce train d’ondes, on la trouve comment ? » murmura-t-elle pour elle-même.

    « Les coordonnées sont dans la mémoire de mon navigateur. » rétorqua la voix métallique du vaisseau. « Ma dernière utilisation de ce portail remonte à quatre-cent soixante-dix neuf ans, quand le souverain Majan Valinë est venu me cacher ici. »

    - Mais pourquoi a-t-il fait une chose pareille ? s’interrogea Syndël.

    - Pour lui, la paix était définitivement installée dans la galaxie. Il a cru que sans la menace de ces vaisseaux armés la paix se maintiendrait.

    - Il a eu raison pendant trois siècles ! ajouta Johanne aux explications du vaisseau. Mais maintenant… Il nous faut vérifier si ce train d’ondes existe encore. Et s’il fonctionne ! Prévenons les autres ! »

      Les deux amies attendirent une semaine d’avoir une réponse à leurs messages cryptés. Elles avaient préparé minutieusement leur voyage, ne manquait plus que l’aval de Wendy. Leur impatience était de plus en plus vive. Comme leur inquiétude. Sham et Arkab ne répondaient pas non plus.

    « C’est à trois jours d’ici en vitesse supraluminique… murmura Johanne après avoir vérifié leur messagerie. Soit on essaye la communication cryptée avec mon père, soit on part seules !

    - Ta première option est inenvisageable ! Rappelle-toi le dernier message de Don. Les services secrets de l’Union sont à cran depuis ton escapade et la libération de ta mère. Ton père est ultra-surveillé, comme tous les scientifiques. Il est interdit de le contacter.

    - Alors nous n’avons pas d’autre choix !

      Syndël soupira.

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     - On devrait vraiment attendre le retour de ton frère et de Don… Ils sauront comment procéder sans risque.

    - Mais on n’a pas de temps à perdre ! Imagine que ce soit un simple message enregistré comme le mois dernier ! Cela repousserait encore les délais.

    - Est-ce raisonnable ? rétorqua Syndël.

    - Clairement non. Mais depuis quand sommes-nous raisonnables ? »

      Syndël ne put réprimer un sourire devant cette réplique qu’elles adoraient répéter à quatorze ans.

     « OK, on y va toutes les deux ! Mais je suis sûre qu’on fait une bêtise ! »

    Suite du chapitre 11

     


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  •   Elles mirent trois jours à rejoindre la station de transfert à bord d'un des mini chasseurs du Dragon. Leur plan avait été bétonné. Elles étaient censées être des chercheuses indépendantes affiliées à l’université de Baire. Elles avaient fait un crochet sur l'astéroïde Echoera, encore non exploité. Les banques de données du Dragon signalaient des filons de métaux rares. L'information avait été oubliée depuis sa découverte et personne n'avait daigné s'intéresser de nouveau à la petite boule de roche. Les échantillons prélevés, leur alibi était complet et elles repartirent le coeur battant vers le véritable but de leur expédition.

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     « Tu es sûre des coordonnées, Syndël ? Je ne vois rien sur les écrans, à part la masse de Destran !

    - Parfaitement sûre ! Ça doit être juste derrière la plus petite des trois lunes, là-bas.  Héééé ! Fais gaffe !

    - Désolée ! Il y a quelques astéroïdes résiduels ! »

      Johanne avait brusquement basculé la petite navette qui plongea dans le triple cône d’ombre créé par la position des trois satellites naturels autour de la planète Destran. Cette planète très éloignée de Rhyway n’était pas propice à la vie. Elle se trouvait beaucoup trop près de son soleil rouge. Ses trois lunes semblaient tourner autour d’elle de manière parfaitement synchronisée, créant une zone noire toujours dans l’ombre.

      Tandis que leur appareil pénétrait dans l’obscurité, la surface métallique d’une station orbitale se révéla sous leurs yeux fascinés.

    « Le camouflage parfait ! murmura Syndël, admirative. Impossible à détecter. Le nec-plus-ultra de la science militaire. J’espère que les codes fournis par le Dragon sont toujours valables !

    - Ils le sont ! »

      Une rampe d’amarrage se déploya lentement, leur permettant d’accoster. Le cœur battant à se rompre, les deux jeunes femmes passèrent les différents sas pour rejoindre le centre névralgique. L’écran de contrôle s’éclaira lorsque Johanne s’installa sur un des sièges. A leurs yeux apparut le compte-rendu détaillé des dernières opérations. Tous les ans, la station envoyait une navette automatique de contrôle sur le train d’ondes pour entretenir le système. La dernière était revenue un mois auparavant, sans problème. Le trajet durait quatre mois entre cette station et sa sœur jumelle, située derrière la planète Mars dans le système solaire de l’ancienne Terre. Apparemment aucun événement marquant n’avait été relevé par les capteurs, à part un fonctionnement idéal. Le train d’ondes était prêt à accueillir le Dragon pour l’emmener de l’autre côté de l’Univers.

      Elles échangèrent un regard ému. L’espoir grandissait.

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     (J'arrive pas à retrouver l'auteur et le site où j'ai trouvé l'image de fond. Désolée, si ça vous dit quelque chose, pssez moi l'info et je créditerai l'auteur!)

      Le retour sur Aïrys ne fut pas aussi simple. Au bout d’un jour et demi, l’alarme se déclencha.

    « Un croiseur de l’Union. murmura Syndël. Là, je crois qu’on est cuites.

    - Pas forcément ! Si on cherche à l’éviter, ils nous arraisonneront. Si on passe tranquillement, en donnant les identifiants fournis par Camille, on est peut-être tranquilles… Mais par prudence, on met le plan B à exécution : on efface la fin du plan de vol. On avait une mission sur Echoera où on a ramassé des échantillons de cristaux d’agritite.

    - Ok, en gros, on vole l’air décontracté ! » murmura Syndël qui était loin de l’être.

      La navette ne dévia pas de sa route. Le croiseur s’était arrêté et semblait l’attendre, comme un prédateur prêt à fondre sur sa proie. « Tu délires ! » songea Johanne.

    « Navette Iridium, d’où venez-vous ? Quelle est votre destination ? »

      Le message sur la fréquence publique les fit sursauter. Johanne se pencha vers le micro.

    « Nous venons d’Echoera, où nous avons fait des relevés d’agritites à destination de l’université de Baire.

    - Transmettez les codes identifiants des deux passagers humains. Utilisez le canal B958.

    - Transmission effectuée.

    - OK. Miss Forman et miss Lanoris. Le secteur est dangereux en ce moment. Des révolutionnaires ont mené plusieurs raids ces derniers jours. Ils sont de plus en plus violents. Ils ont kidnappé deux équipes de chercheurs la semaine dernière. On va vous faire escorter jusqu’à l’astroport de Baire. Restez bien entre les deux chasseurs. »

      Les deux filles tressaillirent.

    « Qu’est-ce qu’on fait ?

    - On n’a pas le choix, Syndël ! On va sur Baire. »

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    Suite du chapitre 11


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  •   Une petite escouade les attendait à leur descente de navette sur l’astroport. Le chef du groupe les dévisagea d’un air dubitatif.

    « Qu’avez-vous dans le crâne ? Des gamines comme vous seules en mission ? Qui vous a envoyée ?

    - Personne, monsieur. répondit Johanne en baissant la tête. Nous avons eu nos diplômes il y a peu de temps et nous cherchons à intégrer une équipe universitaire.

    - Vous revenez d’où ?

    - Nous avons fait des relevés astrogéologiques sur Echoera. ajouta Syndël. Il semble qu’on aurait trouvé des filons d’agritite rare et nous voudrions partager notre découverte avec le spécialiste de Baire. D’après nos renseignements, il s’agit du professeur Norman. Nous espérons obtenir un rendez-vous. »

      Le militaire hésita.

     

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    « Donnez moi vos pass’identités. »

    Il fit un signe. Deux de ses hommes repartirent vers le bureau avec leurs identifiants.

    « Pendant qu’ils font les vérifications nécessaires, je vous accompagne jusqu’à son bureau. »

      Deux heures plus tard, le professeur Montjoie revenait de sa pause café. Il reconnut les deux jeunes femmes qui attendaient devant le bureau de son collègue. Malgré sa surprise, il ne montra pas la moindre émotion.

    - Je ne crois pas vous avoir déjà vues, mesdemoiselles. L’entrée de cette université est réservée à ses membres. Que voulez-vous ?

    - Ces chercheuses ont rendez-vous avec le professeur Norman. répondit à leur place leur cerbère. La situation est sous le contrôle de l’Union. »

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       Le chercheur hocha la tête et rentra dans son bureau. Il sentait le piège de l’Union se fermer sur lui et la présence des deux filles le terrifiait. Qu’est-ce qui leur était passé par la tête ? Amalric et ses sbires rodaient autour de lui. Ses moindres mouvements étaient espionnés, ses communications écoutées. Il n’avait pas eu de contact avec la révolution depuis son retour de l’expédition qui avait vu réapparaître Altaïr. Mais là, c’était un cas d’urgence.

      Il sortit le crypteur de sa cache au milieu de ses ouvrages d’astrophysique pour prévenir son fils de la situation. La réponse ne se fit pas attendre. Sham, Arkab et des renforts seraient sur place en fin de journée. Il eut à peine le temps de dissimuler son appareillage qu’un grand vacarme se fit entendre. Une cavalcade dans l’escalier et un beuglement vrillèrent ses oreilles. C'était terminé.

      Il ouvrit brusquement sa porte. Un jeune commando braqua son arme sur lui.

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    « Professeur Montjoie ! le salua le colonel Amalric. Cela fait un certain temps que je vous surveille et je suis content d’avoir eu raison. A qui donc avez-vous envoyé un message il y a quelques instants ? Un message bien crypté. Mais nous n’allons pas tarder à découvrir le code. »

      Jean-Loup haussa un sourcil, se laissant lier les mains par le militaire.

    « Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler, colonel.

    - Savez-vous, Montjoie, que vous êtes trop précieux pour l’Union pour que nous vous laissions disparaître ainsi une seconde fois. Vous nous avez déjà fait peur il y a quelques mois ! Mais cette fois-ci, je vais me charger moi-même de votre interrogatoire. Quand j’en aurai terminé avec vous, nous saurons tout, et vous serez encore tout à fait capable de travailler pour nous. »

      Il se tourna vers les deux filles immobilisées elles-aussi. Son regard vicieux provoqua des frissons chez Syndël.

    « De quoi parlions-nous, mesdemoiselles… Ah oui ! Que votre nouvelle apparence ne vous servait à rien pour m’échapper ! Vos ADN ont été fichés la dernière fois. Dès votre arrivée à l’astroport, mes hommes ont prélevé quelques cheveux et j’ai été alerté. Tu n’es pas trop mal en blonde, Johanne. Seras-tu plus docile ? » 

    Elle tressaillit sans répondre, à son grand amusement.

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      Il distribua les tâches à ses hommes.

    « Fouillez le bureau. Trouvez l’émetteur crypté de ce traître. Emmenez Montjoie et Myrian à la prison centrale. Moi, je vais conduire ma si chère amie Johanne au palais de l’Union. Tu as attiré l’attention de quelqu’un qui veut te parler… Mais ensuite, tu seras toute à ma disposition ! »

      Syndël et Jean-Loup échangèrent un regard désespéré tandis que les soldats les emmenaient.

    Chapitre 12 


     

    Coucou tout le monde!

    J'espère que vous avez passé de bonnes vacances et un agréable été ensoleillé. Pour moi, ça été le cas, et tellement rempli que j'ai battu mon record de temps pour faire une MAJ ! Et en plus, je suis pleine de projets sims: le concours sur Sims artist, des idées de nouvelles qui foisonnent, un projet top secret avec LindsayDole... N'en jetez plus, je suis surbookée .

    Ce nouveau chapitre vous a plu? (Non, non, je ne joue pas à la poupée avec mes personnages en leur changeant sans arrêt de coiffure, pas du tout... ) Comme souvent mes personnages, ma petite Johanne est encore allée se jeter dans la gueule du grand méchant loup. J'en connais un qui a dû  être ravi en recevant le message de Jean-Loup ^^

    Au passage je remercie Sucréomiel qui m'a donné quelques conseils pour l'image délirante de la planète et de ses 3 lunes. (j'ai des idées tordues, je sais!)

    Merci pour vos gentils commentaires de la dernière fois , bonne fin de vacances et bon courage pour la rentrée!

    Koe


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  •   Johanne était dans un état second. Elle se laissa pousser sans trop de délicatesse vers un aéroglisseur qui attendait sur le bord du trottoir. « Monte ! » ordonna-t-il. La jeune femme s’exécuta et s’assit à l’arrière. Quelques secondes plus tard, une déflagration se fit entendre. Amalric et les autres passants se jetèrent au sol. La tête de Johanne heurta la vitre. Quand il se releva, Amalric jurait avec force. De l’immeuble qu’ils venaient de quitter s’échappait une fumée noire juste à l’étage du bureau de Jean-Loup. La bombe avait été parfaitement ciblée, seule la pièce concernée était détruite.

     « Ce fils de pute de Montjoie ! Je savais que c’était un traître ! Il avait piégé son bureau. Nous ne trouverons rien. Salopard de rebelle ! Je me chargerai de son cas plus tard… »

      Il sortit son comlink et passa plusieurs communications avant de s’engouffrer à son tour dans l’aéroglisseur.

    - En route pour le palais de l’Union ! lança-t-il au chauffeur qui démarrait. Ma petite Johanne, tu as obtenu une audience avec le premier ministre de l’Union. Il voudrait s’entretenir avec toi.

      Johanne sursauta. Stanford Rayan ? Elle ne l’avait jamais rencontré ! Qu’avait-il à lui dire ?

    - Et si moi, je ne souhaite pas rencontrer ce monsieur ? rétorqua-t-elle, cherchant à lui résister malgré son angoisse.

    - Comme si tu avais le choix, mignonne. Pas mal au fait, tes cheveux argentés… Ça te donne un genre intéressant. Mais je te préfère en rouquine. Quand tu nous auras révélé tous tes petits secrets, ainsi que ceux de ta révolution, je te ferai reprendre ta couleur initiale. Tu seras si belle, dans la cage de ma chambre. Quel plaisir je vais avoir à te mater !

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       Amalric souriait en évoquant cette éventualité. Johanne ferma les yeux. Logiquement, Don, Camille et Wendy avaient dû recevoir son message. La route de la Terre n’était pas perdue. Il fallait juste qu’elle résiste aux interrogatoires, quitte à en mourir.

      Il la poussa sans ménagement lorsque le véhicule se fut arrêté dans la grande cour carrée du bâtiment qui abritait les hauts dignitaires de l’Union. Il s’agissait en fait d’une réplique exacte du palais de Versailles, de l’ancienne Terre.

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    Crédits: The Palace of Versailles by haifen sur Mod the Sims 

    Solidement retenue par le bras, Johanne traversa la grande galerie des Glaces aux côtés du colonel, avant de parvenir à ce qu’Amalric appela le salon de Mars. Là, le premier ministre les attendait, tremblant de colère. Johanne frissonna en découvrant le regard impitoyable de l’homme qui avait floué Donatien de son héritage…

    - Amalric ! Pourquoi êtes-vous passés par devant ? Je vous avais dit que cette entrevue devait être secrète ! Emmenez cette fille dans mon bureau, immédiatement !

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    - Bien, monsieur Rayan.

    - Sûrement pas ! »

      Une porte claqua dans leur dos. Johanne sursauta en entendant la voix coupante qui figea les deux hommes.

    « Stanford, qui est donc cette fille que vous voulez me cacher ?

    - Rien d’important, Lutham. Une pétasse qui a voulu se moquer de Jared…

    - Vous mentez fort mal pour une fois, Stan. Votre fils est tout à fait apte à s’occuper lui-même de ce genre de problèmes. C’est même son passe-temps favori. Ne serait-ce pas plutôt la fille d’Altaïr ? »

      Le premier ministre blêmit.

    « Vos conversations sont sur écoute, Rayan. Nous réglerons ça plus tard, croyez-moi. Colonel Amalric, cette demoiselle va avoir une audience avec moi. Amenez-la. Rayan, retournez donc vous occuper de la traque des révolutionnaires ! »

      Rayan crispa les poings de rage mais le regard de Lutham Calv le dissuada de protester. Il baissa les yeux et Amalric suivit le chef suprême de l’Union jusqu’à son bureau.

      Ils pénétrèrent dans une grande pièce aux murs et aux plafonds couverts de pourpre et d’or. Les appareils électroniques qui recouvraient un pan de murs semblaient très anachroniques dans ce décor Louis XIV. Calv congédia de la tête ses deux gardes du corps et prit place derrière un bureau en bois verni. C’était un homme fort âgé, mais l’acuité de son regard transperça la jeune femme.

    - Asseyez-vous donc, colonel Amalric. Je vous félicite de l’avoir enfin retrouvée, ainsi que d’avoir démasqué Montjoie. Vous aviez raison et moi tort. »

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      Johanne resta debout, devant le bureau. Elle regardait du coin de l’œil l’homme qui détenait tout pouvoir dans l’Union. Il y eut un long silence. Elle ne bougeait pas, ne voulant rien provoquer. Elle songea soudain à Donatien, qui lui avait demandé de ne pas quitter le Dragon sans le prévenir. Si elle avait la chance de se trouver de nouveau avec lui, elle pouvait être sûre qu’il ne la féliciterait pas. Comment avait-elle pu se laisser emporter à revenir sur Sobolev ?

    - Ainsi donc te voilà, Johanne Dorval Paresc !

      La jeune femme ne put réprimer un tressaillement lorsque la voix claqua dans l’air.

    - Tu as eu de la chance, jeune fille ! Beaucoup trop de chance ! Parvenir à libérer Altaïr, alors que personne n’imaginait qu’elle puisse encore être vivante. Profiter de ton exil sur l’enfer de la planète grise pour rencontrer Donatien Fox, le fils de Véga, toi, la fille d’Altaïr. Réussir à quitter ce lieu d’où l’on ne doit, en principe, pas revenir… »

      Johanne écarquilla les yeux. Comment pouvait-il savoir pour Don ? Amalric éclata de rire.

    - Tu te demandes comment nous savons ? Votre passage en force, lors de ta sortie de l’atmosphère de la planète grise a été repéré. Nous sommes allés mener une petite enquête. Un certain Wolf nous a de très mauvaise grâce, d’ailleurs, raconté tout ce qu’il avait vu. Il t’en voulait à mort, à cause de toi, son gang avait volé en éclats. Mais cet ennemi-là ne te menace plus, il en savait trop, nous l’avons exécuté.

    - Il a aussi avoué quelque chose de fascinant ! compléta Calv. L’homme qui t’a tirée de là s’appelle Donatien Fox-Genery. Le fils de Véga déporté là-bas, il y a des années par mon premier ministre. Où est-il désormais ?

      Johanne haussa les épaules.

    - Vous n’imaginez tout de même pas que je vais vous répondre, si ?

    - Ce n’est pas une question d’imagination, mais de temps. C’est juste toi qui décidera combien de temps cela prendra. Et quelle douleur tu te sens capable d’encaisser. »

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       Il y eut un long silence que seule la respiration saccadée de Johanne troublait. Le regard de Calv était impénétrable. Elle avait déjà vu ce sourire quelque part.

    « J’éprouverai beaucoup de plaisir si tu nous révélais immédiatement où se cachent désormais Wendy Paresc, alias Altaïr, ta mère, et Donatien Fox, le fils de Véga. » reprit Lutham Calv d’une voix de plus en plus douce. « Je n’aime pas vraiment les méthodes du colonel, malgré leur efficacité. »

      Elle serra les mâchoires, obstinément muette. Dans son dos, elle devinait l’amusement d’Amalric.

    - Sache que l’intérêt que je porte à ces deux personnes est différent. Wendy Paresc met par sa réapparition même, la stabilité de l’Union en danger. Tu peux le comprendre sans difficulté. Par contre, Fox représente pour moi un autre enjeu. Il a réussi à s’évader de la planète grise à deux reprises. Un tel homme a sa place à mes côtés. Je veux lui proposer une amnistie. Ne le laisse pas passer à côté d’une telle chance !

    - Vous imaginez que je vais me laisser prendre à un piège aussi grossier ? s’exclama-t-elle en regardant le chef de l’Union dans les yeux. Vous me prenez pour une imbécile ! Je peux répondre pour lui à cette offre inconcevable. Tant qu’il lui restera un souffle de vie, il se battra contre vous, contre la tyrannie de l’Union ! Savez-vous combien de personnes à qui il tenait vous avez détruit ? »

      Calv eut un léger sourire.

    « C’est rafraîchissant, quelqu’un qui ose me tenir tête ainsi. Cela faisait si longtemps… Tu me rappelles ma fille… Tu es sûre de ta réponse ?

    - Réfléchis, Johanne ! fit doucement Amalric, une lueur inquiétante au fond du regard.

    - C’est tout réfléchi ! Je ne trahirai pas ma mère, ni Don ! »

      Elle ferma les yeux, dans l’attente du coup qui ne tarderait sûrement pas. Ce faisant, elle ne vit pas le sourire entendu du colonel qui fit un geste vers Lutham Calv semblant signifier « Je vous l’avais bien dit ! »

    - Je vous laisse faire, colonel Amalric. Mais ne la détruisez pas complètement. J’aurai besoin d’elle plus tard, pour circonvenir Fox quand nous le tiendrons aussi. »

      Amalric se leva et fit craquer les jointures de ses mains.

     - Tu fais la mauvaise tête, n’est-ce pas ? Mais je pense que je vais parvenir à te délier la langue, ma petite Johanne. Tu es sûre de ne pas vouloir répondre aux interrogations polies de monsieur Calv ? Tant pis pour toi ! »

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    Suite du chapitre 12


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